Sur la voie de la Liberté
Découvrir un endroit avec l’impression d’y être déjà venu. Fermer les yeux. Les rouvrir. Les couleurs ont viré au gris. Le gris des photos de Robert Capa. Celui du Jour le Plus Long, vu, revu, dévoré. Les teintes ternes des images posées dans les livres d’histoire agrémentées d’une carte où de grosses flèches pointent les côtes de Normandie.
Il n’y a plus de village-départ et de contrôle de signature. Plus de podium et de maillot jaune. Cette victoire-là s’écrit avec plus de sang et de larmes que de sueur. Elle n’est pas qu’une affaire de secondes perdues ou gagnées.
C’est celle des hommes et des femmes qui se sont battus pour un idéal de liberté qui, plus de 70 ans plus tard, ne sonne toujours pas comme une évidence.
Le Tour de France possède cette force de prendre le suiveur par la main pour l’obliger à s’imprégner le temps d’une étape de la magie ou des tourments d’un lieu.
Le chemin de la première étape était balisé de ces signes qui nous rappellent le prix de nos valeurs. Et tant pis si, ici, on nous vend du DDay comme on nous fourguerait ailleurs un maillot du Barça ou une Tour Eiffel dans une boule de neige.
Les sanglots longs des violons de l’automne rencontrent parfois les rires joyeux de l’été.